1 Plusieurs m’ayant affirmé les difficultés qu’ils souffraient dans une foi sincère mais rendue pénible par l’état actuel d’une Chrétienté en plein désarroi, et constatant les effets imputables à l’état de déchristianisation de notre jeunesse, 2 j’ai trouvé bon de vous adresser, à vous, tous les petits-enfants en Christ, les quelques encouragements suivants. 3 Je ne suis pas partial, et ce que je dis à quelques uns, je le dis à tous, parce qu’en vous tous, catholiques, protestants, orthodoxes, évangéliques, témoins de Jéhovah, j’ai pu rencontrer des gens de réelle valeur et de foi sincère, et je ne saurais privilégier injustement les uns plus que les autres. 4 C’est aussi parce que je m’attriste profondément de vous voir si sectaires les uns d’avec les autres, les uns ayant leurs certitudes, les autres ayant leurs dogmes, que je vous écris cette lettre. 5 Dieu ne saurait être pluriel, et s’il n’y a qu’un seul Dieu, ainsi ne devrait-il y avoir parmi vous qu’une seule religion, établie dans l’amour de Dieu, le respect du prochain, et dans la vérité. 6 Or, tels des adeptes de sectes, certains d’entre vous trouvent plaisir à suivre des gourous, des docteurs, des enseignants ou des guides spirituels qui n’en savent pas plus qu’eux, alors que d’autres en sont encore à errer, de façon solitaire, dans d’effroyables ténèbres théologiques. 7 Cet état malheureux, crédité par les temps difficiles que nous vivons présentement, fait le lit de l’athéisme et de toutes les dérives sectaires qui rongent et gangrènent toutes les sociétés, et la responsabilité en vient en partie à tous ceux qui protègent des idées reçues et des préjugés enracinés sans en tester préalablement la valeur philosophique, théologique et historique. 8 De là est survenu ce qui fut l’un des plus grands malheurs de l’humanité, car le message du Christ qui avait été donné pour délivrer les nations de l’emprise du mal, déformé par les hommes, s’est retrouvé être un instrument de mortification et d’aliénation pour certains d’entre vous, au lieu d’être un instrument de vie. 9 Esaïe avait bien raison lorsqu’il entrevoyait les souffrances de Christ et écrivait: "tant son visage était défiguré". Est-ce de façon spirituelle ou de façon grossière qu’il faut prendre cet avertissement? Non pas de façon grossière, mais de façon spirituelle. 10 C’est pourquoi, mes bien-aimés, je ne veux pas que vous vous laissiez vainement abuser par des Evangiles ou des épîtres qu’on vous présenteraient comme venant de l’Esprit du Seigneur, car vous savez vous-mêmes que l’Antéchrist était déjà dans le monde du temps où Jean baptisait, et que le mal était déjà près d’entrer dans l’Eglise du Christ. 11 En conséquence, je le réaffirme ici, ne prêtez pas facilement crédit à tous textes religieux, mais sondez les textes afin de séparer ce qui est de Dieu de ce qui ne l’est pas. 12 Vous pourrez reconnaître à ceci ce qui est de Dieu de ce qui ne l’est pas: " Toute parole qui atteste que le Christ est venu comme simple homme en la chair est de Dieu , mais toute parole qui ne reconnaît pas Jésus-Christ comme simple homme venu en la chair n’est pas de Dieu, mais de l’Antéchrist ". 13 Or, ce qui lui correspond maintenant s’est assis sur le trône de Dieu pour se faire lui-même appeler Dieu et Saint-Père. Et, petits enfants, je le dis avec larmes, vous ne devriez pas appeler sur la terre quelqu’un du nom de Saint-Père, car vous n’avez qu’un seul Père et c’est le Seigneur. Un seul est Saint, et c’est votre Dieu. 14 Petits enfants, je vous écris ces choses afin que vous ayez bonne espérance en Dieu, car c’est Lui même qui nous a attesté Sa grâce et l’amour qu’Il a pour nous si nous L’aimons. 15 Or, présentement, dans l’esprit des croyants, trois choses demeurent: l’espoir de la Rédemption par la foi, l’espoir de la Rédemption par les oeuvres, l’espoir de la Rédemption par l’amour; mais l’espoir le plus grand des trois, c’est la Rédemption par l’amour. 16 Car si nous croyons que la Rédemption est selon la foi et selon les oeuvres, comme l’ont cru en leurs temps tous ceux qui étaient serviteurs selon l’ordre d’Aaron, alors nous nous leurrons, car il est manifestement impossible que la croyance au sang d’animaux innocents puisse couvrir aucun de nos péchés; et il en est exactement de même pour la croyance en la valeur rédemptrice des souffrances et du sang du Christ donnés pour nous sur la croix; 17 étant tout à fait impossible et même contradictoire que le Dieu de Justice, béni soit Son Nom, puisse accepter de façon juste et agréable le sacrifice d’un innocent en place des coupables, 18 selon ce qu’il est dit en de nombreux endroits: " Moi, l’Eternel, je ne tiendrai pas l’innocent pour coupable, ni le coupable pour innocent ", et encore: " Chacun paiera pour son péché ", et encore: " Les pères ne seront pas mis à mort pour les fils , ni les fils pour les pères , chacun paiera pour son propre péché ", et encore: " Moi, l’Eternel, Je suis votre Rédempteur, Le seul, et il n’en est d’autre que Moi ". 19 Alors dirons-nous que Dieu se dresse contre Dieu? Dirons-nous que Dieu se divise contre Lui-même d’une alliance à l’autre? Que ce ne soit jamais le cas! Mais ce sont les hommes qui, pressés d’entendre des choses qui les titillent, se sont bâtis des doctrines pauliniennes apostates et absurdes, 20 eux-mêmes ne désirant pas rester dans l’appréhension de Dieu selon la connaissance exacte, selon ce qu’il est écrit: " La truie lavée est allée se vautrer dans le bourbier, et le chien est retourné à son vomissement ". 21 Or, ces doctrines d’inspiration paulinienne, rejetez-les parce qu’elles sont vaines, inutiles, contradictoires et douloureuses. 22 C’est pourquoi la nouvelle alliance sans prêtrise, selon l’ordre de Melchisédek , est bien meilleure que l’ancienne alliance, formulée selon l’ordre d’Aaron, et basée sur la foi et sur les oeuvres. 23 Car la foi est vaine et les oeuvres sont inutiles pour tous ceux qui n’aiment pas Dieu. 24 Or celui qui aime Dieu, c’est celui qui aime la création de Dieu et les hommes qui sont en elle. Celui qui n’aime pas son frère n’a pas vu Dieu, ni ne le connaît pas; car Dieu, c’est aussi dans nos frères qu’Il se trouve. 25 Je peux mettre ma foi en tous les Jésus-Christ de la terre, suivre tous les Bouddhas du monde, vénérer tous les Mahomet des nations, reconnaître tous les Moïse de l’univers, porter foi à ce que me diront tous les gourous et tous les guides de la création, si je n’ai pas l’amour, je ne vaux rien, je ne suis rien, je ne sers à rien. 26 Il en va de même pour les oeuvres comme pour la foi, car je peux pratiquer toutes les oeuvres de la terre, visiter tous les hôpitaux du monde, faire aumône à tous les mendiants de l’univers, bâtir des cités et élever des temples grandioses, si je ne le fais pas par amour, je ne suis rien d’autre qu’une petite sonnette aigrelette, une feuille morte emportée par le vent. Je ne sers à rien, je ne suis rien, je ne vaux rien. 27 Cependant, il ne faut pas, bien-aimés, que vous puissiez vous laisser égarer par l’idée selon laquelle j’affirmerais que le sang du Christ se révèle totalement inutile pour ceux qui sont en passe d’être sauvés, et qui ont mis foi en son sacrifice. 28 C’est le contraire qui est vrai, car si c’était le cas, cela signifierait que le Christ est mort pour rien. Que ce ne soit jamais le cas! 29 Mais nous affirmons, bien au contraire, que toutes les choses qu’il a subies de la main de ses détracteurs, et qui ont similitude chaque seconde, et en tout point du monde, avec les souffrances et les mortifications endurées par ceux qui, innocents, ont été massacrés par des hommes indignes, irréligieux et méchants; 30 oui, toutes ces choses, si elles n’ont pas d’incidence directe sur la Rédemption des hommes justes, nous voyons qu’elles sont un témoignage accablant envers les hommes qui saccagent toute la Création de Dieu. 31 Ainsi donc, Christ n’est pas mort pour sauver les justes, car leur Rédemption était déjà assurée avant même que Christ parut, et c’est pourquoi il est écrit: " Hénoc plut à Dieu ", et plus loin: " Noé trouva grâce aux yeux de l’Eternel ", et plus loin, de Daniel: "Tu te lèveras pour ton lot ", 32 et encore moins pour sauver les coupables, selon qu’il est écrit au quatrième verset du cinquième psaume: "Tu n’es pas un Dieu qui prenne plaisir à la méchanceté, et l’homme mauvais ne résidera jamais plus chez toi", 33 mais pour condamner les coupables, afin que le péché de ceux-là, par la haine et l’accueil qu’ils ont réservé à l’homme qui leur donnait toutes les garanties qu’il était bien le Messie et qu’il n’en viendrait pas d’autre, soit devenu absolument inexcusable et manifeste, 34 selon qu’il est aussi écrit: " Père Juste, le monde ne T’a pas connu ", et, pire encore: " Ils m’ont haï, moi et mon Père ", et tout ceci est advenu pour que le pécheur soit reconnu comme excessivement pécheur. 35 Mais si la condamnation sans appel des coupables par leur propre méchanceté contribue à sauver ceux qui ont le coeur juste et bon, en ôtant les impies d’un monde de justice qui n’est pas fait pour eux, et dont ils ont montré en maints endroits qu’ils ne le supportaient même pas, et qu’ils n’en voulaient absolument pas, 36 de quoi se plaindront les justes qui y résideront dans le respect mutuel et la jouissance d’une Création remise à neuf pour eux, débarrassés de ceux qui, chaque matin, ne se levaient que pour accomplir des choses méchantes? 37 En ce sens, si l’on peut dire que Christ est mort pour tous les justes, ce n’est pas tant pour payer leur entrée devant la grâce de Dieu, sinon ce ne serait pas une grâce mais un dû, mais pour imposer entre les hommes justes et les hommes méchants, un fossé infranchissable, 38 afin que nul réprouvé ne vienne jamais plus troubler l’ordre éternel qui sera laissé aux enfants de Dieu. Selon ce qu’il est dit: " Voici que toutes choses sont faites nouvelles; de cris, de larmes, de douleurs, il n’y en aura plus" 39 C’est pourquoi, petits-enfants, vous avez appris ce que le Christ disait de lui-même par cette parole paradoxale mais certaine: " Je ne suis pas venu apporter la paix, mais l’épée. Je ne suis pas venu pour sauver, mais pour condamner " . 40 Or, parlant ainsi, nous voyons qu’il ne venait pas en ce monde pour en ôter les justes et pour les faire monter dans un Ciel quelconque et incompréhensible, choses qui rejoignent les fables des grands-mères bredouillantes, 41 mais pour en retrancher les injustes et les faire descendre dans la condition ténébreuse qui conviendra bien mieux à leurs esprits dévoyés, étant rendus excessivement coupables et condamnables par la haine qu’ils manifestèrent contre lui. 42 Ainsi nous, nous pouvons voir, avec davantage de lumière, l’inutilité de la foi envers le sang des agneaux, envers le sang des boeufs, et envers même le sang du Christ. 43 Car il est impossible que de l’hémoglobine purifiât du péché, comme il est impossible que des souffrances, fussent-elles celles du Christ, puissent être considérées par le Seigneur, béni soit-Il, comme quelque chose de positif ou d’agréable en soi, selon ce qu’il est dit: " Malheur à ceux qui font couler le sang innocent ". 44 Or, ces doctrines apostates et abstraites, qui sont la ruine de l’Eglise de Pierre, passeront et vieillissent déjà, et ce qui est vieilli est devenu inutile et près de disparaître. 45 Il en est de même pour la circoncision, pour l’incirconcision, pour le baptême, pour la prière, pour le jeûne, et pour tous les sacrements. Toutes ces choses, elles ne sont que ce qu’elles sont, c’est à dire des types, des figuratifs; et laissées à elles mêmes, elles ne sont rien, elles ne valent rien, elles ne servent à rien. 46 Car la vraie circoncision, c’est celle que fait l’esprit lorsqu’il discerne le cadavre du monde et veut s’en affranchir; car le vrai baptême, c’est entrer dans l’eau de la doctrine du Christ; car le vraie prière ne consiste qu’à dire: " Viens, Dieu de Jésus-Christ "; car le vrai jeûne, c’est le jeûne au mensonge. 47 C’est pourquoi les choses et les sacrements extérieurs sont de peu de valeur, car Dieu, c’est au coeur qu’Il juge. 48 Celui qui aime sincèrement la Création de Dieu, non pas égoïstement selon son ventre, mais de façon pudique, selon son coeur, et avec reconnaissance envers Dieu, 49 celui-là, c’est Dieu qu’il aime au travers de Sa Création, car quiconque aime véritablement cette Perle Unique engendrée de Dieu, aime également le Dieu qui l’a engendrée. 50 Vraiment, celui qui aime la Création de Dieu l’aura pour épouse éternelle, car c’est ici le témoignage que Dieu lui-même a attesté envers ceux qui Le recherchent et aiment Sa demeure, à savoir qu’Il leur donnera gratuitement l’Eau de la Vie Eternelle, et que cette Eau, c’est en Son Fils Unique, c’est à dire en cette création qu’il la boiront. 51 Celui qui aime le Fils de Dieu a cette Vie. Celui qui n’aime pas le Fils de Dieu n’aura pas cette vie, mais la juste colère de Dieu s’embrasera sur lui. 52 Je vous écris donc ces choses, petits-enfants, afin que vous sachiez que vous aurez cette vie, vous qui avez montré l’amour que vous avez envers le Fils Unique de Dieu. 53 Et ceci, selon qu’il est écrit: " Et Dieu contempla Sa création, et voici que cela était très bon ", et plus loin: "Car Dieu a tant aimé ce monde, qu’Il en a fait son Fils Unique, et qu’Il nous l’a donné, afin que quiconque l’aime ne périsse pas, mais qu’il y trouve vie éternelle. " 54 Enfin, pour dernier mot, adressé à ceux qui aiment à suivre avec une indolence triste à pleurer, des chefs de sectes, des gourous ou des guides spirituels qui, comme je l’ai dit plus haut, n’en savent pas plus qu’eux, j’ai à souligner ceci: 55 " Dieu, s’Il existe, se doit de ne point induire en erreur ceux qui Le cherchent d’un coeur sincère; mais, en revanche, ceux-là ne doivent pas considérer Le bien servir en adorant des images mentales abstraites et des formations intellectuelles incompréhensibles. 56 C’est pourquoi il ne faut jamais, en théologie comme ailleurs, employer de mots, de notions, de concepts, sans une idée précise de ce que l’on est en train de dire. 57 Par exemple, l’idée d’un Christ ambivalent, à la fois vrai homme et à la fois vrai Dieu, je ne saurais la comprendre; pas plus qu’un carré rond ou qu’une teinte bleu banane. Une intelligence infinie ne saurait en comprendre davantage, et imputer cette impuissance conceptuelle à la finitude de notre esprit relève d’une dérive théologique vaine et malhonnête". 58 Petits-enfants, gardez-vous des "idoles égyptiennes" qui empoisonnent votre foi, et des erreurs d’une fausse science, dont plusieurs font bêtement les échos, ne sachant absolument pas ce qu’ils disent, et ne comprenant rien des mots qu’ils prononcent. 59 Que la grâce et la paix vous soit données en abondance! Dieu de Jésus-Christ, viens vite! |