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De la nature de la simultanéité
VII. Le difficile problème de la simultanéité
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On fait se mouvoir, sur une voie ferrée, un wagon virtuel de longueur Lr=10 mètres, à la vitesse de cent quatre vingt
mille kilomètres par seconde (Vo=0.6c).
On place au milieu de ce wagon un individu Y, et, au bord de la voie, un autre individu X (chef de gare).
Deux autres observateurs sont proposés, et placés comme suit:
- Un observateur X' est placé dans le référentiel R
de l'observateur X, mais beaucoup plus loin de la voie
que lui, en position d'observateur télétransverse fixe.
- Un observateur Y' est placé dans le référentiel
du wagon, qu'il suit, mais de façon télétransverse aussi.
En sorte que, les deux référentiels se mouvant, Y finit par croiser X, et Y' finit par croiser X'.
Le wagon est doté de sortes de pare-choc avant et arrière
bien apparents, et se déplace de gauche à droite.
On fait alors tomber sur ce wagon, trois éclairs envoyés
comme suit:
- Un éclair A qui tombe sur le pare-choc arrière, et sur la voie
juste sous lui.
- Un éclair B qui tombe, de même manière, sur le pare-choc avant, et sur la voie
juste sous lui.
- Un éclair E qui tombe au milieu de train, sur l'observateur y
et sur l'observateur x, en plein croisement.
On admet que, par principe, ces trois éclairs sont simultanés pour l'observateur télétransverse X'.
Je veux montrer que, selon ce que j'ai toujours dit, la notion
de simultanéité n'était nullement relative par changement
de référentiel, mais que deux événements simultanés dans un référentiel l'étaient aussi
dans tout autre, et que les défauts de synchronisation viennent des positionnements
de points dans les référnetiels, et non des référentiels eux-mêmes.
"La simultanéité est un phénomène constant
par changement de référentiel: si deux événements A et B sont simultanés dans R, ils le sont aussi dans R'
pour peu qu'on ai pris soin de faire coïncider les deux points de chaque référentiel au moment
où les simultanéités apparaissent pour l'un des deux points."
Nous allons donc maintenant nous intéresser, très précisément, à ce que va percevoir
l'observateur X' (position télé-transverse dans R, loin du talus).
X' dans le référentiel R va voir passer un train qui ne mesure plus 10 mètres, mais 8 mètres. C'est la notion logique de contraction des longueurs: Lo=Lr.sqrt(1-Vo^2/c^2).
Maintenant, SIMULTANÉMENT POUR LUI, les trois éclairs ont lieu.
L'un tombe en A (pare choc et voie), l'autre en B (pare choc
et voie) et le troisième au milieu (sur X et sur Y).
Évidemment, pour X', la distance entre A et B, qui est de 8 mètres dans R va induire qu'il y a aussi
quatre mètres entre A et X, quatre entre A et Y, quatre X et B, et quatre Y et B.
Continuons:
Ayant parlé de X' sans avoir d'autre chose à ajouter, on s'intéresse maintenant à ce que va percevoir X, qui
au contraire de X', et bien que dans le même référentiel, est, lui, positionné tout près de la voie.
Pour X, la distance entre les deux éclairs devra être de huit mètres aussi, c'est logique puisqu'il
est dans le même référentiel que X'.
MAIS chacun accordera que la perception des trois éclairs ne sera pas simultanée,
dans le sens où A et B (qui le seront, eux) parviendront
à X après l'éclair de E.
Soit avec 1.33333.10^-8secondes de retard.
A cet instant de X, qui perçoit l'événement E, en même temps
que y le croise (centre du wagon) A et B n'existent pas encore;
ils n'existeront, simultanément pour X, que dans 13.333 nanosecondes environ.
Or, la longueur apparente du wagon, pour X, à cet instant
où E a lieu et où Y le croise, est bel et bien de 10 mètres à gauche,
et de 2.5 mètres à droite; je ne refais pas les démonstrations.
Je rappelle simplement que X voit la partie gauche du wagon s'approcher
à Vapp'=1.5c, et la partie droite le fuir à Vapp=0.375c.
C'est à dire qu'à cet instant, pour X, le pare-choc arrière
va encore devoir parcourir 10m-4m= 6 mètres à la vitesse
apparente Vapp=1.5c; et le pare-choc avant
4m-2.5m=1.5 mètre à la vitesse apparente de 0.375c.
Cela va faire que 1.3333.10^-8 seconde plus tard,
pour X, le pare choc avant arrive pile en B,
et le pare-choc arrière pile en A.
A cet instant, les éclairs A et B, séparés de huit mètres,
sont simultanés.
Mais Y, au centre du wagon est déjà passé, et se trouve alors à 1.5 mètres
sur la droite de X.
C'est d'une grande simplicité, et, là dessus, et jusqu'ici, je crois,
tous les relativistes sont d'accord avec moi.
Nous allons maintenant nous intéresser à la vision des choses
perçues par Y et par Y'.
Dans le référentiel du wagon, où Y est assis, en son milieu,
et que Y' observe de loin, en position télétransverse,
le train mesure 10 mètres.
Pour Y, placé au milieu du train, et croisant X, la logique physique est maintenue,
et l'instant où E tombe sur lui, correspond à l'instant où X le croise, car un chien
ne devient pas un chat par changement de référentiel.
A cet instant, la partie CX vaut 4.sqrt[(1-Vo/c)/(1+Vo/c)]=2mètres
et la partie XD vaut 4.sqrt[(1+Vo/c)/(1-Vo/c)]=8mètres
Reste donc trois mètres à C à gauche pour trouver A, et trois à D à droite pour trouver B.
Nous nous souvenons que C se déplace à 0.375c et D à 1.5c.
Nous aurons donc l'évolution suivante:
Y percoit E au moment où X passe, puis B 0.666.10^-8secondes plus tard,
puis A seulement 2.666.10- 8secondes plus tard.
Le piège, c'est de considérer que cette absence flagrante de simultanéité
est due à une inconstance de simultanéité par changement de référentiel.
C'est faux, et ici, le décalage vient du fait que dans le référentiel de R,
Y a bougé, alors que X n'a pas bougé dans R, et que, justement, nous avions admis
que la simultanéité était parfaite sur la transverse XX', mais non ailleurs.
Cette non simultanéité est donc positionnelle et non référentielle.
X est à 0.75m à gauche lorque Y perçoit B, et 3m à gauche lorsqu'il perçoit A
Il ne peut donc y avoir de simultanéité des deux événements A et B pour Y,
puisque cela est basé sur la seule droite XX'
Pas plus qu'il n'y aura simultanéité pour Y' qui percevra également les flashs dans l'ordre E, B, A
mais cela du à la position de Y'
"La simultanéité isopositionnelle est invariante
par tout changement de référentiel;
deux entités présentent au même endroit (conjonction) ont le même hypercône d'univers"
et que le référentiel soit galiléen, ou en rotation
uniforme, voire en mouvement accéléré,
cela n'y change strictement rien.
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Nous pouvons aussi présenter le problème différemment.
Il y a donc bien défaut de synchronisation, mais, si nous nous plaçons 7.5m à droite du chef de gare
à la place de sa petite fille par exemple, hé bien les éclairs seront simultanés.
Puisque les 2.5m de gauche seront parcouru à 0.5c pour elle,
pendant que la partie centrale XF (F pour fillette) sera parcourue infiniment vite
et que les 2.5m restant à droite de la petite fille seront parcouru à 0.5c.
Or, c'est à cet endroit que se trouve le voyageur Y quand il percoit les deux flashs.
Pour lui, comme pour la petite fille les deux événemements ont été simultanés, puisqu'ils sont au même endroit quand cela arrive.
Voilà pourquoi j'ai dit que c'était une question de positionnement, et non vraiment de référentiel.
Si, pour s'en convaincre une dernière fois, nous faisons passer un troisième observateur
en avion relativiste, à Uo=0.5c, et de façon transverse à la voie, croisant l'observateur Y
et la petite fille, eh bien lui aussi verrait le voyageur Y, la petite fille, se croiser, et le croiser,
et les deux flashs dans la même simultanéité.
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