Chapitre 35 1 Lorsque le Sabbat fut passé, le premier jour de la semaine, le soleil s'étant levé, Marie de Magdala vint au tombeau. 2 Et elle se tenait là, disant: "Si le Dieu de Jean Baptiste était un Dieu juste, Il n'aurait pas laissé celui-ci mourir de la main des prêtres"; et le visage fixé sur le sol, elle pleurait... 3 Lorsqu'elle releva la tête, elle s'aperçut que le Verbe de l'Eternel avait néantisé la pierre qui couvrait le sépulcre. Très troublée, elle se baissa pour regarder dans le tombeau: elle vit que le tombeau était vide. 4 Alors elle se met à courir vers la villa de Lazare. Il y avait là Lazare, Cléophas et Myriamne, et Jeanne, et Salomé, et Thomas-André. 5 Il y avait aussi, de nombreux juifs qui commençaient à affluer de Béthanie, de Bethphagé, et de Jérusalem, afin de témoigner leurs condoléances. 6 Comme elle entrait bruyamment, pleurant et gémissant, ils lui dirent: "Femme, pourquoi pleures-tu ainsi?" Elle répondit: "Parce que le tombeau s'est ouvert et que le rabbi n'y est plus..." Ils lui dirent: "Femme, tu rêves; le chagrin emporte ton esprit..." Et ils crurent qu'elle divaguait. 7 Or, Thomas didyme était assis tel quel et regardait Marie avec curiosité. Il se souvint alors de la parole que Jean avait dite: "Le fils de l'homme sera trahi et les prêtres le crucifieront. Il sera placé deux jours dans un tombeau, au service des riches... Mais au matin du troisième jour, il ressuscitera." 8 Se levant d'un bond, il courut vers le sépulcre, et trouva les choses telles que Marie les avait dites. C'est lui qui le premier entra dans le sépulcre. 9 Là où avait été placé le corps de Jean Baptiste, il trouva les quatre bandelettes, et, tombé à terre, le voile qui avait couvert son visage; puis, plié et placé en un lieu à part, le linceul dans lequel il avait reposé. 10 Or, le linceul paraissait maintenant d'une éclatante blancheur, d'une blancheur telle que seule la neige des montagnes put en soutenir la comparaison. Quant au corps de Jean, et à la grosse pierre qui avait obstrué le sépulcre, ils ne furent plus trouvés nulle part. 11 Le jour même, les prêtres juifs, ayant été renseignés des événements de Béthanie, réunirent une nouvelle fois le sanhédrin, et délibérèrent en disant: "Si le peuple suit les allégations de ces blasphémateurs, l'égarement qui va en résulter sera pire encore que le premier". Alors ils résolurent de tuer aussi Lazare. 12 Quant à Simon-Pierre, avec l'argent qu'il avait reçu des prêtres, en livrant le sang innocent, il acheta un champ; et la chose fut si connue des habitants de Jérusalem qu'on appela ce champ: "Hakeldama" ce qui traduit veut dire: "Le champ du sang". 13 Le soir de ce même jour, toutes portes étant closes, par crainte des prêtres juifs; les disciples étaient réunis, occupés à formuler variété d'hypothèses. 14 Mais tous les raisonnements qu'ils tentaient d'élaborer, poussés en un certain point, tombaient invariablement dans l'absurde ou l'invraisemblance; car ils ne comprenaient pas encore pourquoi toutes ces choses leur advenaient, ni pourquoi, selon l'Ecriture, le Christ devait mourir deux jours pour ressusciter des morts au matin du troisième jour. 15 Comme ils étaient dans l'expectative de le voir vivant parmi eux, de mettre leur main dans son côté, leurs doigts dans la marque des clous, ils commencèrent à dériver vers les fables... 16 Alors Thomas se leva d'entre eux et leur dit: "Hommes et femmes d'Israël, manifestez davantage de discernement, et écoutez-moi: Certains d'entre nous qui sont ici énoncent déjà des théories malheureuses et des espérances déplacées. En cela, ils s'abusent eux-mêmes. 17 La bouche les démangeant de proclamer des absurdités empreintes de religiosité, ils ne jugent plus bon de garder Dieu selon la connaissance exacte, et ils vont jusqu'à dire que Jean est déjà ressuscité des morts. 18 Or, il est évident - et il n'est besoin que d'ouvrir les yeux pour le voir - que le Christ n'est pas encore ressuscité... car si le Christ était déjà ressuscité, en ces instants où nous persistons dans les ténèbres et dans la mort, que nous reste-t-il à espérer sinon une terrible attente des choses à venir? 19 C'est pourtant contre ces croyances amères que Jean n'avait cessé de vous mettre en garde lorsqu'il était encore présent parmi nous, et je me désole de vous voir si rapidement diverger vers un autre Evangile. 20 Pour moi, je crois ce que cette femme a dit: - qu'elle a vu la pierre qui couvrait le tombeau néantisée par le Souffle de l'Eternel - et que toutes ces choses sont arrivées, advenant comme des types, comme la préfiguration des événements qui toucheront l'humanité jusqu'aux temps de la fin; 21 et j'ai parmi vous cette ferme conviction: que celui-ci était vraiment le Christ de Dieu; et qu'il n'existe aucun autre Dieu par lequel nous puissions être sauvé, sinon le Dieu de Jésus-Christ. C'est pourquoi je témoigne et je dis: Son Dieu sera mon Dieu!"


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